literatura universal . joves i adults     inici
Ducom, Michel

 


decoracio Improvisation, 4 de juny de 2004, 4:07

Mendiants de clarté, nous aurons pourtant le mystère de notre dernière phrase. Pour la forclusion. Les yeux grands ouverts sur rien. Le poème est un chantier naval. Dans les roues de l'aube un peuple s'entête, nous avons faim de légendes, les yeux de lumière ne nous rassasient plus. Il nous faut le mufle du neuf, le sanglier de l'inattendu. Alors, le poème construit sa charpente, sa poutre centrale, mal quarrée. La hache frappe et frappe, la mer est une fiancée promise si lointaine, pourtant. La carène des monts sera un vaste berceau pour les épices, le sens, l'or et les armes, nous avons faim de légendes. Je ne sais plus les lieux, mais ai-je besoin de leurs noms? Les villes sont urgentes. J'ai mangé mon image, le regard me traverse, ah!

Je ne vais pas continuer à lire parce que je ne suis pas un lecteur, je suis un créateur, comme vous tous, et je suis pris entre, en ce moment, une caméra qui me regarde et un arbre que j'ai dans le dos. La caméra et l'arbre sont gênés par un poète qui ne crée pas, mais qui est entrain de lire.

La caméra me regarde, mais l'arbre, dans mon dos, regarde la caméra. Deux univers sont entrain de se mesurer, et l'être humain au milieu, comme un funambule sur un fil, traverse juste entre la technicité japonaise et le terrible, le terrible de la présence de l'arbre que je préfère ne pas regarder parce que j'ai passé toute mon enfance dans les arbres et que les arbres ont tenu dans ma poésie la place des carènes de bateaux. Ils ont toujours structuré le poème. Les arbres, qui sont comme les gens de ce pays, ici, enfermés dans leurs racines, pris dans leur port et dans leur langue, la tête haute, pourtant, balayant quelque chose du ciel entre les immeubles et leur disant: poussez vous, j'ai quelque chose à dire à al caméra, j'ai quelque chose à dire à la caméra:

-Tu seras passée, je serai là. Tu t'en iras avec les autres. Quelque part tu garderas le reflet de ma lumière, juste un peu et elle mourra dans un tiroir.

Ainsi finissent parfois les poèmes. Quant les autres, les gens de ce pays, ne les lisent pas encore.

-Mais méfie toi -dit l'arbre-, tu es passagère. Méfie-toi, je resterai, longtemps, longtemps.

L'arbre ne savait pas, centenaire ou millénaire, que la caméra passagère l'était à peine plus que lui, puisque un bûcheron arrivant pour nettoyer le parc, à coups de hache détermina sa fin triste sur une terre qui tournait vers sa fin triste, au milieu d'un cosmos, sur une terre qui tournait sur les pas et les jambes des amants qui s'embrassaient dans le vide sidéral.

poema , Ducom, Michel

cercador:  autor:     poema:           cercador avançat  boton busqueda avançada
<<
web design KTON Y CÍA